– Dès que je m’exprime au 2nd degré, ils ne comprennent rien !
– Le problème vient peut-être du 1er degré : pour retrouver le sens caché du 2nd degré ou du 3ème, il faut pouvoir le reformuler au 1er degré. On associe souvent l’expression au 1er degré à la bêtise mais c’est aussi l’expression simple de la description scientifique, de qui enquête sur le réel, de qui a foi en le réel ou s’y confronte. Or ce sens du 1er degré ne va peut-être plus de soi, il semble devenu rare. Et que valent les degrés suivants s’ils ont perdu leur point de repère ? Sentez-vous ce « cynisme ambiant » où tout semble se valoir -vérités et mensonges- où l’abîme entre convictions affichées et actions concrètes semble définitivement accepté, où le refuge dans les 3èmes, 4èmes degrés, rend toute critique impossible ?
– C’est ça, le 1er degré a disparu !
– En même temps, il arrive qu’on s’exprime au 1er degré sans vouloir l’admettre. Par exemple tout à l’heure, cette longue conversation sexiste : second degré vraiment ? À force de ne jamais formuler précisément le fond de sa pensée, de ne jamais l’exprimer autrement que de façon décalée ou par son contraire, il y a un risque qu’il devienne un leurre pour soi-même. Le second degré autoproclamé fonctionnant comme masque pour le 1er degré. Un masque qui se pose en dessous…
– Ha. Et comment tu poses un masque en dessous ?
– 😉
F. de Manassein
(réécriture d’un dialogue en salle des profs)