Corde, crayons, cales, étiquettes, parapluie, pâte à bulles, grille d’aération, cubes de bois, petit miroir…
C’est l’université qui me fait découvrir dans la deuxième moitié des années 1990 certaines figures de l’art in situ et du land art (Daniel Buren, qui qualifiait d’outil visuel ses bandes parallèles, Robert Smithson, Richard Long… Michel Verjux, l’un de mes professeurs). Je m’en imprègne tout en prenant mes distances par rapport au caractère monumental des œuvres généralement présentées au profit d’une pratique moins spectaculaire et plus réactive au quotidien. Pour aborder les lieux, j’utilise d’abord une simple cordelette blanche. Puis une cale en bois, des crayons, un parapluie… Et je me rends compte que chacun de ces « outils » sensibilise ma vision différemment. La corde -particulièrement sensible aux lignes- ne m’éloigne pas encore beaucoup du dessin; la cale me rapproche de sujets « inframinces » (cf. Marcel Duchamp); le parapluie -emprunté au M. Hulot de Jacques Tati- interroge la frontière entre art et non art, les grilles d’aération travaillent la notion d’ouverture et reflètent le ciel… Dès le début de ce travail émerge un sujet, les interpellants, que je concevrai comme champ de recherche en identifiant des auteurs-jalons (Marcel Duchamp, Gabriel Orozco, Jacques Tati, Alfred Hitchcock, Vladimir Jankélévitch, Roland Barthes, Nathalie Sarraute, Didier Courbot…) dans un mémoire de Maitrise soutenu en 2000.
Liens vers les séries :
– Cordes (fin 1997-)
– Crayons-vecteurs (2001-2002)
– Cales (2002-2003)
– Etiquettes (2002-2003) et pierres de go (2004-)
– Parapluie (2003)
– Bulles (2007)
– Grilles d’aération (2005)
– Cubes de bois
– Le petit miroir (2016-)
Frédéric de Manassein